Toujours durant mon voyage, j’ai été amenée à passer quelques jours dans une famille grecque. J’ai pu découvrir l’hospitalité à la grecque, où tout le monde m’a fait sentir comme une reine. C’est bien agréable de se mettre les pieds sous la table et de manger des plats plus délicieux les uns que les autres, mais j’ai aussi découvert ce que beaucoup de mes patientes m’avaient raconté : il y a des pays où la nourriture est un symbole très fort d’amour et où il « faut » manger sans avoir son mot à dire.
C’est là que bien sûr mon travail rentre en opposition avec ce que je suis amenée à vivre : je prône depuis longtemps le fait de se servir en petites quantités, d’écouter son appétit, sa faim, de se resservir seulement si l’on en ressent le besoin… et là je suis confrontée au principe suivant : mes sensations ne sont plus à l’écoute mais on remet « mon ventre » ente les mains de la maitresse de maison. C’est elle qui dirige la cuisine, interdiction de donner le moindre coup de main pour préparer ou débarrasser, je suis juste là pour manger jusqu’à ce que mon hôtesse considère que c’est suffisant, et ça ne la dérange pas de me prendre mon assiette sans me demander pour me resservir sans que j’ai la moindre chance de pouvoir refuser.
Vous vous doutez en plus qu’avec mon voyage à vélo tout le monde imagine qu’il faut que je mange 5 fois plus que normalement, ce qui rend la situation assez délicate. Comment trouver l’équilibre entre l’écoute de soi et ne pas froisser son hôte ?
Je comprends donc beaucoup mieux la difficulté de mes patientes d’origine du sud de l’Europe qui bataillaient avec la « mama » pour ne pas revenir d’un séjour de 15 jours de vacances avec 5 kilos de trop.
Quelques conseils que je peux donner en vrac :
– manger doucement, tant que l’assiette est pleine on ne vous resservira probablement pas
– ne pas forcément finir tout ce qu’on vous donne à manger. Dans certains pays l’assiette vide signifie que vous avez encore faim… donc ça peut durer un moment. Regardez les autres personnes à la table, elles ne finissent pas forcément leur assiette.
– apprenez (si besoin) un peu de vocabulaire de la langue du pays en question. Trouver les mots pour dire « c’était très bon mais je n’ai plus faim » peut aider à faire passer le message.
– quand vous savez comment ça se passe au niveau des repas, vous pouvez aussi organiser un peu votre programme autour. Je recommande la fameuse « petite marche digestive » qui aide à digérer et limite la catastrophe. Vous pouvez aussi trouver une occasion de ne pas être présent à un repas, par exemple parce que vous êtes partis faire une randonnée à pied. Vous prévoyez alors des petites choses à grignoter uniquement en cas de besoin (fruits frais par exemple) et ça vous permettra de retrouver une sensation de faim quelques heures plus tard, c’est important pour ne pas trop emmagasiner.
Si vous avez d’autres suggestions, n’hésitez pas à en faire profiter les lecteurs du blog via les commentaires.
J’ai également avec ma famille magrébaine.
Après plusieurs essais, j’ai trouvé que ce qui fonctionnait le mieux c’était de leur parler de mes sensations : « J’ai eu beaucoup de plaisir mais là je me sens plein » « Je trouve le goût très bon mais là j’ai tellement mangé que j’ai mal au ventre » etc.