Dans un récent article j’évoquais l’idée de jeter le surplus de chocolats, sucreries et compagnie dont on hérite continuellement au fil des mois, notamment à l’échelle d’une famille.
Cette semaine j’aimerais qu’on essaye de remonter d’un cran, histoire de moins polluer la planète, de moins surcharger nos neurones, qui – je l’espère pour vous – galèrent un peu à voir de la nourriture produite et qui finit à la poubelle sans avoir été mangée.
On se fait toujours une montagne du fait de refuser un cadeau. « Ca va le vexer », « elle ne va pas être contente », « il va penser que je suis une ingrate »… et si on arrêtait de prendre pour nous les sentiments des autres. L’empathie ça n’est pas d’imaginer ce que l’autre va peut-être penser mais comprendre ce qu’il exprime et ressent réellement. Entre les deux il y a une montagne de suppositions, plus ou moins fausses, et il faut à tout pris éviter de rentrer dans le travers qui consiste à supposer que l’autre va penser quelque chose de négatif.
Ainsi on peut apprendre à refuser poliment un cadeau, en travaillant éventuellement en amont la formulation pour que la personne ait le maximum de chances de comprendre nos motivations. Après si la personne le prend mal, ce sont des sentiments qui lui appartiennent, nous on a fait notre part, le reste n’est plus de notre domaine.
Prenons quelques exemples concrets :
Nourriture à manger sur place :
Vous êtes invitée à diner chez des amis, on vous force à reprendre une seconde part de l’excellent gâteau au chocolat « parce qu’il faut terminer, on ne va pas garder ce petit reste ». Vous n’en avez pas envie, vous n’avez plus faim depuis longtemps et dans votre tête vous visualisez le gâteau comme s’il s’agissait de kilos directement en trop sur vos hanches, qu’il faudra perdre… et bien allez jusqu’au bout de la réflexion : qu’est-ce qui est réellement le plus difficile ? un petit non là tout de suite ou de subir toutes les conséquences d’un « oui d’accord » trop facilement offert ?
Voici une réponse envisageable : « Il est vraiment excellent ce gâteau, mais je n’ai vraiment plus faim, ça serait dommage de le gâcher, mettez le au frigo, vous aurez plaisir à en manger demain au petit déjeuner ». Il n’y a même pas de non dans la phrase ! Si la personne insiste, vous pouvez vous vexer, lui dire qu’il n’écoute pas, que votre corps n’est pas une poubelle et qu’il ferait mieux de vous respecter un peu 🙂 mais je doute que ça soit très productif. Un simple « non, vraiment… » suivi d’une ou deux secondes de silence (important pour asseoir ce qu’on vient de dire) devraient régler 99.9% des situations.
Nourriture qu’on vous offre (chocolats, sucreries, …)
Le plus rapide est le mieux. Au moment où vous découvrez ce que c’est, tournez-vous vers la personne qui vous l’a offert, remerciez là pour l’attention et l’intention… et proposez une alternative. Concrètement ça pourrait donner ça (tata offre un gros sachet d’œufs de Pâques pour les enfants): « Ah c’est super sympa tata d’avoir pensé à nous, ça n’était vraiment pas nécessaire. Tu sais on a déjà fait la chasse aux œufs dans le jardin avec les enfants ce matin, ils ont été très gâtés, ils ont déjà des chocolats pour plusieurs semaines, c’est vraiment plus qu’on ne peut manger et ça ne se conserve pas trop avec cette chaleur/le transport/la voiture/… Ton attention nous touche beaucoup mais je préfère que tu les gardes et que tu en fasses profiter d’autres personnes »… et là vous lui remettez son sachet dans les mains. Si besoin rajoutez une couche sur le fait qu’ils en ont déjà beaucoup, qu’il faut quand même qu’ils évitent de manger trop de sucreries… Ensuite si le message ne passe pas, ça n’est pas de votre faute, vous avez fait votre part, les émotions de l’autre ne vous appartiennent pas.
Si ça passe plutôt bien, essayez d’expliquer que la prochaine fois ça ne sera pas nécessaire, ou alors demandez à ce qu’elle prévienne à l’avance pour pouvoir intégrer ça au mieux et éviter le surplus.
Après je peux aussi servir d’excuse, un petit « tu sais j’essaie de faire des efforts en ce moment, ma diététicienne blablabla » moi ça me va très bien, s’il vous faut un alibi de ce type pour dévier les ressentiments éventuels, parfait, tant qu’on arrive au résultat c’est tout ce qui compte 🙂
je ne comprends pas qu’on puisse refuser une deuxième part de gâteau parce qu’on n’a plus faim.
On mange des gâteaux parce qu’on a faim ? On mange du gâteau pour le plaisir pas par besoin vital.
Je préfère entendre un : « Non merci, il était très bon mais j’aurais trop mangé si je me ressers et cela gâchera le plaisir ». Franc, clair et précis. Et dit avec un ton gentil, ça passe crème.
Quand on refuse de me resservir du gâteau parce qu’on a plus faim, je pense que la personne se moque de moi et ma sympathie à son égard, disparaît. c’est radical. Je dis juste ok bien sûr mais nous faisons ensuite nos adieux. ^^
Chacun peut en effet trouver la formulation qui lui convient le mieux pour mettre l’accent sur la faim, l’envie, le plaisir [qu’il n’a plus].
Par contre la suite de votre message montre bien l’intrication forte qu’il y a entre alimentation et amour. Vous semblez considérer qu’une personne qui choisit quelque chose qui va à l’encontre de votre attente en terme d’alimentation est un affront à votre amitié ou peut-être à vos talents de cuisinière. La personne en face doit-elle forcément aller à l’encontre de ses propres sensations pour répondre à votre attente ?