Régulièrement quand j’écris sur un thème précis, je reçois pas mal d’emails et de commentaires sur le fait que « non, ça n’est pas aussi simple, moi je ne peux pas prendre le temps de faire ça » ou encore à l’opposé « vous vantez les mérites de l’alimentation industrielle, c’est mal » (je résume).
Derrière ces messages j’y vois un message rassurant pour moi et la profession de diététicienne : UNE même alimentation ne peut pas convenir à tout le monde !
Revenons à nos légumes surgelés d’il y a quelques temps. Beaucoup de réactions ont été dans le sens qu’il est meilleur de manger des légumes frais, de prendre le temps d’aller faire son marché, de pouvoir choisir chaque légume pour qu’il soit bien mûr, appétissant, produit dans une région proche de la sienne… bien sûr, c’est idéal et dans un monde de rêve tout le monde ferait ça.
Mais j’ai en consultation des personnes très différentes, par exemple cette avocate qui (dans l’immédiat) privilégie sa carrière professionnelle et n’a que très peu de temps à consacrer à son alimentation. Une erreur de sa part ? ça n’est pas à moi ni à vous d’en juger, chaque être humain définit quelles sont ses priorités en fonction de son caractère, son vécu, ses ambitions et envies à long terme…
Quand cette avocate vient me voir avec des questions et des problèmes avec son alimentation, mon métier est de lui apporter une réponse personnalisée et donc avant tout des solutions qu’elle va pouvoir mette en place tout en conservant ses choix de vie. Lui proposer de passer 1 heure en cuisine pour se mitonner un bon petit repas frais bien équilibré alors elle rentre à 23h chez elle en semaine serait idiot et surtout totalement inapplicable quelle que soit sa volonté. Quand bien même cette avocate réussirait une semaine à se préparer des repas frais et équilibrés, je sais que rapidement cette solution deviendra ingérable, à la moindre difficulté (sortie plus tard que prévu par exemple) tout s’écroulera, pas le temps de préparer quoi que ce soit, craquage sur un plat tout prêt, et à la clé une grosse culpabilité.
Si j’avais proposé cet « idéal » à mon avocate, je l’aurai rendue plus troublée et complexée qu’avant sa venue dans mon cabinet, autant vous dire que ça aurait été un bel échec pour toutes les deux !
Pour ceux qui en doutaient encore, c’est donc toute la différence entre une diététicienne et un magazine, savoir s’adapter à chaque être humain, son rythme de vie, ses besoins, ses capacités d’adaptation… afin de pouvoir mettre en place avec lui l’alimentation qui lui conviendra sur le long terme en incorporant des bonnes pratiques mais en acceptant aussi les contraintes de notre vie actuelle et non pas une solution miracle pour lui faire perdre du poids et manger « sainement » comme on peut le lire à droite et à gauche actuellement. Il faut apprendre à être réaliste et aussi intégrer les autres projets de vie de chacun : tout ne tourne pas autour de l’alimentation !
En ce moment, c est Picard (légumes et poisson surgelés ) ! Toutes les avocates de l’étude vous remercient 😉