Vous le savez maintenant si vous avez lu ce billet sur le chocolat, une diététicienne n’utilise pas forcément une table de calories ni un fouet comme outils avec ses patients.
J’aime beaucoup l’exercice de dégustation du chocolat (et pas seulement parce que moi aussi j’en profite pour manger un carré) car c’est un moment où l’on prend le temps de découvrir que les aliments ne sont pas que des paquets de calories nécessaires à nous maintenir en vie.
Ces moment sont trop rares dans nos vies bien remplies et on passe généralement à côté des petits plaisirs que pourtant des gens ont passé beaucoup de temps à élaborer. C’est valable quand vous passez une demi journée en cuisine et que personne ne vous complimente pour le diner, mais c’est également valable pour certains produits industriels, parfois gobés devant la télé (« ah tiens j’ai fini, c’était quoi ce que je mangeais ? ») alors qu’ils mériteraient tellement plus d’attention.
C’est ainsi que par le plus grand des hasards je viens de déguster un cône glacé qui m’a étonné par la présence d’autant de sensations et goûts différents.
Sans surprise ces cônes viennent de chez Picard (non je n’ai pas d’actions chez eux et ne suis pas sponsorisée non plus) et révèlent une très haute technicité de fabrication. En le dégustant je m’imaginais la complexité de l’usine de fabrication… enfin bref, ce cône…
Plutôt que de vous le décrire en détails voici la petite illustration qui explique sa composition :
Cornet très croustillant, petits morceaux de banane sur le dessus, centre à la fraise, … le mélange des textures (glace, sauce, morceaux de banane, cornet, chocolat qui entoure le cornet) et des saveurs (chocolat, vanille, banane, fraise) m’a assez étonnée. Chaque bouchée est l’occasion de goûter quelque chose de différent, de se poser des questions palpitantes du genre « est-ce que le chocolat dur qui recouvre l’intérieur du cornet en haut descend jusqu’en bas ? », bref la dégustation de ce genre de glace peut se faire tranquillement, en prenant le temps de goûter individuellement chaque partie, en notant mentalement ce qui nous plait ou non (la sauce fraise j’avoue que je n’ai pas trop aimé) et en savourant cet instant sans faire autre chose et sans culpabilité.
La glace n’est malheureusement pas très pratique pour faire des tests de dégustation en cabinet (congélateur, volume d’un cône, …) mais sinon j’aurai été tentée de l’utiliser comme outil pédagogique lors de mes séances !
EDIT : ne me faites pas dire ce que je n’ai pas écrit 🙂 Ce cornet est très intéressant d’un point de vue « outil diététique », après ça n’est pas LE produit de l’année en terme de goût et de saveur : il y a beaucoup de choses différentes dans cette glaces, mais est-ce vraiment nécessaire ? Comme le dit une personne autour de moi (quelque peu mono-maniaque côté glaces) « ça ne vaut pas un cône menthe-chocolat »
Quelle idée sympa… Je la trouve même digne d’un film avec un personnage très new-yorkais dans son style.
Pour rester dans le vraisemblable et le domaine du possible, le carré de chocolat est quand même vraiment une idée sacrément épatante sur le plan « thérapeutico-contact-avec-la-vie ». Le cône, c’est fun et contextuel parce que c’est l’été et que le carré de chocolat donne chaud à côté et perd donc un peu de son impact, mais une glace c’est trop gros pour désamorcer la culpabilité et ça risque aussi de générer d’autres conflits psychologiques et ethiques: c’est aussi calorique qu’un repas entier et si on ne le termine pas, on reste frustrée et on se reproche de contribuer au gaspillage de nourriture, etc etc
Ce cône m’a tellement tentée, à vous lire, que je suis allée en acheter. Personnellement, j’ai été très déçue par ce produit. Je mets de côté les considérations diététiques et ne parle que du goût et plaisir à la dégustation. Le cornet en biscuit est très (trop à mon avis) épais. De plus, ceux que j’ai achetés et pourtant consommés immédiatement, n’étaient pas du tout croustillants.
La couche de chocolat très épaisse et horriblement sucrée, la glace à la banane, bonne. Il y a trop peu de glace par rapport à tout le reste pas forcément utile et bon, comme la fraise qui n’a rien de la sauce annoncée, mais se rapproche d’une sorte de bonbon élastique.
Tout ceci pour un prix bien plus élevé que celui des cônes Picard plus classique qui sont eux, excellents.
Regrets d’avoir consommé autant de calories pour si peu de plaisir ! La personne qui a partagé avec moi cette expérience et consommé le second cône (il y en a deux dans une boîte) était encore plus critique….
Mince alors :
– je suis désolée d’avoir laissé penser que c’était bon. En effet mon analyse se voulait très diététique, en particulier sur la quantité de différences de saveurs et de textures dans un seul et même cornet glacé
– pour le côté « pas croustillant », ça m’est arrivé sur une série de glaces picard une fois (du coup c’était vraiment pas génial), mais ceux que j’ai gouté pour écrire ce billet étaient vraiment croustillants.
Sinon pour conclure sur le bon/pas bon, j’avoue que moi aussi ça ne m’a pas spécialement plu, j’ai juste trouvé très intéressante la technicité de la fabrication… déformation professionnelle. Allez pour la peine j’édite un peu mon billet pour éviter que d’autres s’attendent à quelque chose de délicieux.
Par contre ce qui me plait beaucoup dans votre remarque c’est de constater que vous aussi avez réussi à faire ce genre d’analyse : ce qui vous plait, ce que vous trouvez bon, ce qui vous interpelle, ce que vous n’aimez pas… et c’est finalement le but des dégustations (au sens diététique du terme) : apprendre à analyser tout ça, que ce soit un produit super bon ou quelque chose de très moyen.
Ne soyez donc pas déçue pour les calories, mais appréciez plutôt votre capacité d’analyse qui se développe.
Oui, j’ai bien compris, il s’agissait d’une « expérience scientifique ». Et moi je me suis précipitée sur ce cône, car il fait partie, dans ma classification à moi, toute personnelle, des « nourritures qui consolent ». Etudier un cône me paraît presque surréaliste, et pourtant je vois que j’y suis arrivée, sans en être pleinement consciente ! Si vous me l’aviez proposé, j’aurais plutôt choisi des haricots verts ou à la rigueur une pizza ! L’intéret de cette sorte d’expérience, pour moi, a été justement de dissocier l’aliment de sa fonction affective. Premier pas vers un contrôle alimentaire. C’est tout de même très intellectuel et cérébral comme démarche, mais je crois que ça me convient bien, merci donc ! J’étais tombée tout à fait par hasard sur votre blog, j’en ai profité pour lire ce qu’il contenait, en dehors du cône Picard à la banane !